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Organiser un voyage vers les écolieux (FAQ)

En septembre 2023, je suis partie pour 1 an de voyage à la découverte des écolieux de France… L’objectif ? Trouver un collectif à rejoindre, un territoire sur lequel m’enraciner, un projet où me déployer et dans lequel contribuer… Bref : rejoindre un écolieu. Sur la route, je documente mes apprentissages et questionnements, je partage les lieux que je découvre et leurs spécificités, je colporte des nouveaux récits et des inspirations glanées.

Au fil des rencontres, et de mes partages en ligne, on me pose beaucoup de questions. Comment tu trouves et choisis les lieux que tu visites ? Lesquels tu recommandes ? Comment tu te déplaces et t’organises ? Est-ce que tu travailles en même temps ?

Je réponds à toutes vos questions, et d’autres encore, dans cet article (que je fais évoluer semaine après semaine !)

Les écolieux : les trouver, les visiter, mes séjours et retours, etc.

C’est quoi (pour toi) un écolieu ?

Bon, il existe autant de définition que d’écolieux, voire que de personnes qui s’intéressent au sujet. Pour moi, un écolieu c’est un collectif vivant sur un même lieu, avec une raison d’être commune, des projets qui en découlent et la gestion partagée des lieux. Pour moi, un écolieu est indissociable du collectif : on y incarne et expérimente le vivre ensemble, faire ensemble, être ensemble, grandir ensemble… Et sa raison d’être est indissociable des enjeux sociaux et environnementaux.

Comment tu trouves les écolieux ?

On me demande souvent comment je trouve les lieux que je visite. Les premiers lieux, je les ai trouvés sur la plateforme Wwoofing et la carte des Oasis. Depuis : j’avance de bouche-à-oreille et de recommandation en coup de cœur.

Le plus dur, c’est de se lancer ! Et puis, une fois un premier pied mis dans ce monde, j’ai demandé autour de moi des recommandations de lieu et des témoignages de visites. Ça permet de mieux me projeter et filtrer. Car sur les cartes, il y a beaucoup beaucoup de lieux !

Mes bons plans :

J’ai recensé tout plein de listes et cartes pour trouver des écolieux ici.

Comment tu choisis les lieux que tu visites ?

Et oui, il faut trouver, et choisir ! Comment je le disais : il y a de plus en plus de lieux référencés. C’est chouette, et en même temps, ça donne du fil à retordre quand on veut visiter des collectifs. D’autant que le mot “écolieu”, ça veut tout et rien dire. Ça va du couple qui a un jardin en permaculture et un gîte, au collectif de 50 personnes avec des activités professionnelles.

Donc avant de partir, j’ai listé les différents critères de lieux qui m’intéressaient. Puis j’ai filtré sur les cartes à l’aide de ces critères. Surtout : j’ai parlé à des gens qui connaissaient des lieux, leur ai partagé mes envies, pour avoir des recommandations.

Mes critères, c’est par exemple : un collectif avec plusieurs foyers, une ouverture sur le territoire et des projets d’engagement portés par l’écolieu, la proximité à une gare, etc. J’ai aussi eu envie de découvrir une variété de possibles : ancienneté, taille, projets, etc. Donc j’ai eu des critères ponctuels pour nourrir cette variété de découvertes et d’apprentissages.

Tu es allée dans combien de lieux ? Où ?

A la mi-juillet 2024, j’en suis à 22 lieux (😱), un peu partout en France – et majoritairement dans la moitié Est de la France (mais je compense cet été !).

Ça ressemble un peu à ça.

La logistique et l’organisation de ma découverte des lieux alternatifs

Comment tu séjournes dans les lieux ? Est-ce que tu payes, ou tu viens en volontariat ?

Je viens dans les lieux sous différents formats.

  • J’essaye de venir en volontariat au maximum : quelques heures de travail par jour, contre le gîte et le couvert.
  • En pratique, tous les lieux n’ont pas les ressources (financières, humaines, ou quantité de trucs à déléguer !) pour ce format. Ainsi, je séjourne dans la plupart des lieux avec une participation consciente aux frais (logement, nourriture) – avec une recommandation entre 5 et 40 € par jour selon les lieux (en moyenne 10 € par jour je dirais).
  • Parfois, je viens aussi lors de journées portes ouvertes ou autres événements qui me permettent de venir sur un temps court.

Comment tu te déplaces ?

Ma maison (et mon fidèle partenaire de voyage), c’est mon sac à dos ! Je me déplace principalement en train d’un lieu à l’autre. Je complète parfois avec des bus, du covoiturage, ou du stop. Je marche aussi beaucoup, pour atteindre les lieux qui sont parfois à 1 h voire 1 h 30 de marche (c’est mon max, dans mes critères de choix)(j’aime marcher, donc je me garde ce moment privilégié, mais il y a souvent moyen de demander du covoiturage aux habitant.e.s).

Au début, je voulais voyager uniquement en stop : même pas peur ! Après 3 mois, j’ai compris que ce n’était pas compatible avec mon tempérament et mon voyage : j’étais épuisée ! Aujourd’hui, les temps de transport sont un moment de ressourcement, où je peux me retrouver seule dans ma bulle, sans rencontres, sans discussions, et sans (ou presque) incertitudes aussi. Merci le train !

Mes bons plans :

  • Les cartes SNCF régionales : j’en ai acheté plusieurs à petit prix pendant les TER Days, et je profite maintenant de tarifs réduits dans mes régions préférées.
  • L’abonnement TGV Max : disponible pour les 27 ans ou moins. Ouf, je profite de ma dernière année de jeunesse (apparemment) pour prendre un max de TGV et intercités, pour 79 € par mois. Pas donné, mais vite rentabilisé avec mon rythme de voyage (et mon besoin de me reposer lors des trajets).

Tu restes combien de temps sur les lieux ?

J’ai plusieurs intentions dans mes visites, et donc plusieurs durées possibles. Globalement, je distingue 4 types de destinations :

  • 2 à 3 semaines d’immersion, pour les lieux que je pourrais envisager comme lieu de vie.
  • 1 à quelques jours de visite, pour les lieux que je visite pour m’inspirer, pour découvrir ou pour apprendre sur une thématique spécifique.
  • Des événements thématiques, comme la résidence artistique avec le Bruit qui Court, le Festival Oasis ou le Festival de la Décroissance.
  • Et puis des créneaux de ressourcements, de quelques jours à une semaine, où je retourne voir des proches, ami.e.s, amoureux.

Bon ça, c’est la théorie ! Parfois il y a des lieux que j’aime où je ne peux pas rester longtemps, des événements qui me permettent aussi de découvrir un écolieu, des temps de ressourcement improvisés, etc.

Tu t’organises longtemps à l’avance ?

Je suis un peu toquée de l’organisation, vous dirait ma sœur. Donc oui : je prépare pas mal à l’avance. Quand je suis sereine, j’ai mon planning du mois à venir, et parfois même du suivant.

C’est toujours soumis à des changements de dernière minute, heureusement !

Les lieux étant assez flexibles sur les dates, il m’est arrivé plusieurs fois d’adapter les dates à la réalité, plus ou moins au dernier moment. Par exemple, j’ai quelques fois ressenti une grosse fatigue qui m’a fait prendre une semaine de pause plus tôt que prévu, ou au contraire j’ai prolongé des séjours que j’ai beaucoup aimé.

Est-ce que tu continues à travailler pendant ton voyage ?

Non, j’ai mis en pause mes missions rémunérées.

Au début, je pensais poursuivre un ou deux contrats freelances (en rédaction web SEO) pour gagner juste de quoi couvrir mes frais. Mais j’ai rapidement renoncé, pour plusieurs raisons :

  • En bougeant constamment, avec un rythme assez soutenu (1 à 2 semaines en moyen par lieu), je n’arrivais pas à trouver un rythme stable et à anticiper suffisamment pour rendre mes commandes en temps et en heure.
  • Ce voyage me demande beaucoup d’énergie ! J’ai voulu donc m’épargner cette charge mentale et charge de travail.

J’ai l’immense chance de pouvoir arrêter de travailler pendant 1 an, car j’ai de l’argent de côté, et j’ai confiance que je pourrai redémarrer mon activité en rentrant.

En revanche, je continue à écrire des articles ici et sur Passerelle Eco. Ce sont des missions bénévoles, certes, mais ça maintient mes compétences rédactionnelles et continue à construire ma légitimité et mon portfolio.

Ta vision, tes projets

Tu veux rejoindre ou créer un écolieu ?

Au début de mon voyage, j’hésitais encore entre rejoindre ou créer un écolieu… Et puis, une rencontre m’a permis de trancher.

C’était à l’Oasis de Lentiourel. Un lieu magnifique, au cœur de l’Aveyron. Un corps de ferme en pierre rouge, au cœur d’une nature florissante à perte de vue. Un projet collectif qui existe depuis une dizaine d’années, qui est monté jusqu’à 30 habitant.e.s… Mais voilà, aujourd’hui, il ne reste que Jacques à porter ce projet. Toutes les autres personnes sont parties, pour diverses raisons.

Jacques se donne corps et âme pour trouver de nouveaux habitant.e.s. Et il en rencontre des personnes qui visitent le lieu ! Il en rencontre des voyageur.euses qui font le tour des écolieux. « Mais il y a tellement de lieux aujourd’hui, ils pourraient passer leur vie à faire le tout des oasis. » Et personne ne s’arrête. Ce dont il manque, c’est de personnes pour s’engager et vivre sur ces lieux.

Alors, d’un coup, ça a fait sens pour moi. J’ai compris que beaucoup de lieux cherchent des habitant.e.s pour réellement fonctionner et donner vie à leur vision… Et surtout, ne pas s’éteindre. Ça a fait sens, et c’est davantage mon tempérament d’arriver en soutient.

Donc, mon projet est de rejoindre un collectif existant.

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