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Comment donner envie de bifurquer ? 7 bonnes idées piochées en écolieux

Exemples d'écolieux qui donnent envie de la transition - couverture de l'article, texte écrit sur une photo d'un hameau avec un grand arc-en-ciel

Comment donner envie de mener la transition ? Comment lever les foules pour répondre aux enjeux environnementaux et sociaux ? On s’en rend bien compte : les faits scientifiques et arguments pragmatiques ne suffisent pas. Les discours alarmistes ont fait leur temps. Pour créer un mouvement massif, il faut maintenant rendre la bifurcation désirable. Changer le regard sur le végétarisme, les économies d’énergie et les habitats participatifs. Prouver que sobriété et confort peuvent aller de pair. Expliquer comment les luttes sociales servent les liens. Montrer que les changements drastiques de modes de vie ne sont pas seulement nécessaires, mais aussi super cool ! En fait, il est temps de vendre du rêve avec nos lieux écolo et bonnes résolutions. Alors, comment on fait ? Je suis allée piocher les meilleures idées de 7 écolieux qui construisent, dès maintenant, un futur qui fait rêver.

« Pour rendre la transition désirable, il y a l’enjeu du beau »

Thomas, salarié au Château d’Arvieu

Le Château d’Arvieu : le beau au service des changements de modes de vie

« Pour rendre la transition désirable, il y a l’enjeu du beau », me raconte Thomas, salarié au Château d’Arvieu. À chaque nouvelle pièce qu’il nous fait visiter, on ne peut s’empêcher de lâcher un « waouh », yeux écarquillés. On s’émerveille de cette bâtisse qui donne envie de bifurquer. Par l’esthétique des murs en vieille pierre, des charpentes de bois et des fauteuils chaleureux… Mais aussi par des astuces ludiques.

« Et ça, c’est la salle du trône ! » On ouvre la porte sur des toilettes sèches transformées en trône, avec des écriteaux et décorations au style médiéval aux murs. Un petit clin d’œil pour inciter les visit(h)eureuses à utiliser les toilettes sèches plutôt que les toilettes à eau.

Les murs de l’escalier sont décorés de photos de plantes et de poèmes. « On a voulu valoriser les plantes qui poussent ici, dans le jardin. Nous permettre de mieux les connaître. Ici, par exemple, c’est la jonquille et le plantain », dit-il en désignant les peintures au mur.

En sortant, il nous raconte aussi l’enjeu de changer le regard sur leur jardin en friche. Un œil sensible au sauvage y voit la beauté des fleurs des champs qui y bourgeonnent et des insectes qui y bourdonnent. Mais la plupart des habitant.e.s du village y voient de la négligence, de la paresse – voire du gâchis, pour le monde agricole qui passe tant de temps à entretenir les terres pour les préserver de la friche.

Bref, le Château d’Arvieu explore mille et une idées pour rendre la sobriété et l’engagement environnemental désirables.

D’ailleurs, que ce soit explicite ou pas, la plupart des lieux qui accueillent du grand public portent ces réflexions… Et y répondent, par plusieurs angles complémentaires !

Quelques autres exemples issus de mes visites.

Le Hameau des Âges : l’harmonie pour faire rêver de vie en collectif rural

Beauté. Au Hameau des Âges, l’harmonie et la beauté des espaces font partie des valeurs phares du projet. Parfois, quitte à acheter neuf plutôt que d’occasion, pour avoir des tapis de yoga assortis par exemple. Et ça marche : quand j’entends parler du Hameau des Âges, on me raconte presque systématiquement combien le lieu est beau et donne envie… Et après y avoir passé 6 semaines, je vous le confirme : c’est un cocon magnifique !

Le Campus de la Transition : pas de compromis sur le confort, pour donner envie de la transition

Confort. Au Campus de la Transition, il y a eu de nombreuses réflexions pour montrer un mode de vie sobre, écologique et radical… Tout en restant accessible et désirable. Iels sont donc en constante quête d’équilibre et de solutions créatives, pour allier confort (thermique en priorité) et sobriété. C’est un réel enjeu puisque l’association organise des formations sur les enjeux de transitions systémiques, en immersion dans la vie collective. Et pour ça, le Campus héberge un public pas toujours habitué à vivre par 16 degrés à l’intérieur ! Alors, montrer que sobriété et confort sont compatibles, c’est indispensable.

Le Château de Montlaville : montrer que l’habitat participatif peut nouer du lien social

Activités. Au Château de Montlaville, l’accent est mis sur le lien social, via le projet de tiers-lieu. La bifurqation de nos modes de vie est rendue désirable parce qu’elle permet de décloisonner, d’ajouter de la convivialité, de la bonne humeur, du partage. J’en parlais dans la précédente Inspilettre : le tiers-lieu organise des activités qui n’ont a priori rien à voir avec l’engagement environnemental (soirée film et pop corn par exemple !), mais au sein d’un habitat participatif où la mutualisation est maitresse. Petit à petit, l’air de rien, ça plante des graines.

Le Bidouill’art : l’art pour faire face aux récessions énergétiques et économiques

Art. En parlant de décroissance désirable, comment ne pas mentionner le Bidouill’art ? Ce lieu explore la vie dans un contexte de récession énergétique, en utilisant l’art comme support. Au programme : low tech, récup, réemploi, bidouille et créativité ! J’y ai dormi dans un ancien bus scolaire, réformé en un hébergement cocon. J’ai flâné sur le terrain, émerveillée de chaque structure qui redoublait d’imagination et d’ingéniosité. Et oui : ça donnait envie !

Un habitat léger à partir d'un car réformé : on voit l'extérieur, couvert de bardage en bois de palette

L’Arche de Saint-Antoine : devenir végétarien.ne, par gourmandise !

Gourmandise. À l’Arche de Saint-Antoine, iels n’ont jamais fait de compromis sur la qualité de la nourriture. Même au démarrage du projet, quand l’hébergement était un dortoir improvisé avec des lits séparés par de simples draps… La nourriture était bonne, réconfortante et équilibrée. C’était un prérequis pour accueillir. Plus de 35 ans plus tard, les repas ont toujours la même importance. Ici, on montre combien l’alimentation végétarienne peut faire plaisir.

La Caserne Bascule : faire vivre une bifurcation joyeuse

Joie et convivialité. Enfin, à la Caserne Bascule, c’est le rire et la bonne humeur qui donnent envie d’y venir et d’y revenir. Les habitants et habitantes ne manquent pas d’idées pour pimenter le quotidien : sortir les déguisements à la moindre occasion, instaurer des rituels loufoques, jouer au fameux (là-bas, en tout cas) jeu de marmotte, et j’en passe.

Bref : chacun à leur manière, ces projets rendent la vie en collectif joyeuse et désirable. Chacun à leur manière, ces lieux incarnent un bout du futur qu’on peut rêver, mais surtout construire. Donnent envie de bifurquer, une bonne idée à la fois. Et je vous l’avoue : ça fait du bien de le vivre, de l’écrire, et de vous le partager aujourd’hui. En espérant que ça vous donnera envie, à votre tour, de tester les modes de vie alternatifs… Et de trouver celui qui vous correspond le plus !

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