Ecologie sans greenwashing

Activisme : j’ai l’impression de ne pas faire assez !

J’ai l’impression de ne pas faire assez. Face à ce monde qui brûle, aux injustices, je me sens impuissante. Je ne sais pas où est ma place, où je peux agir. C’est ton cas ? Faisons un point sur les différents types d’activisme, pour t’aider à trouver le tien… Et te rassurer sur le fait que tu n’as pas à tout faire, car nous sommes complémentaires !

Dans le cadre de ma visite à la Caserne Bascule, j’ai participé à une Fresque des Résistances et différents ateliers autour de l’activisme. En voilà une synthèse pratique !

Outil : La Fresque des Résistances est une activité ludique et pédagogique, inspirée de la Fresque du Climat. Elle fait le point sur les différents systèmes d’oppression à l’œuvre dans notre société… Et les moyens d’y résister.

Les oppressions systémiques : qu’est-ce que c’est ?

Une oppression systémique est une oppression mise en place à l’échelle globale. Bien au-delà des individu.e.s, les rapports de dominations sont inscrits dans la structure même de la société, qui les permet, les inculque dans sa culture, les reproduit, les excuse, les facilite, etc.

Les 6 principales dynamiques d’oppression

Les principales oppressions systémiques abordées dans la Fresque des Résistances sont :

  • Le Spécisme : domination de l’espèce humaine sur les autres espèces.
  • Le Classisme : domination des personnes et pays riches sur les personnes et pays pauvres.
  • Le Validisme : discriminations des personnes qui n’ont pas le corps ou le système cognitif considéré comme normal (neuroatypie, malvoyance, surpoids, etc.).
  • Le Racisme : discriminations basée sur l’origine, la religion (réelle ou supposée) ou la couleur de peau d’une personne.
  • Le Colonialisme : domination qui s’exprime par l’appropriation d’un territoire ou d’un pays par un autre ; incluant des appropriations politiques, militaires, économiques et/ou culturelles.
  • Le Sexisme : discriminations basée sur le sexe, le genre, mais aussi l’orientation sexuelle.

On pourrait en ajouter bien d’autres, comme la discrimination basée sur l’âge, sur la beauté physique, etc.

Le capitalisme, terreau et résultat du modèle de domination

Toutes ces oppressions partent d’une dynamique de domination. Répétée maintes et maintes fois encore sous divers prismes, elle finit par structurer nos sociétés. Ces oppressions construisent, soutiennent et nourrissent le capitalisme, qui lui-même entretient et dépend de ces oppressions pour exister et continuer… Dans un magnifique cercle vicieux.

-> Par exemple, le validisme discrimine les personnes qui n’ont pas le corps ou le système cognitif considéré comme normal (neuroatypie, malvoyance, surpoids, etc.). Pourquoi ? Sous prétexte, sous-jacent, que ces personnes ne créent pas assez de valeur monétaire pour entretenir le système capitaliste.
-> Autre exemple : le spécisme. C’est le fait de considérer l’espèce humaine comme supérieure à toutes les autres. On peut alors exploiter la nature et le vivant pour créer des richesses.

Activismes : différentes manières de déconstruire le modèle de domination

Heureusement, nous pouvons agir et déconstruire progressivement ce modèle de domination, et les structures oppressives qui en découlent.

Au cours de la journée, nous avons mis le doigt sur différents types d’activismes. Différentes manières d’agir, de contribuer, de militer.

Type d’activismeQu’est-ce que c’est ?Un exemple mis en place à la Caserne Bascule
Résistance activisteLes mouvements et actions qui luttent directement contre les systèmes de domination. On y retrouve des actions disruptives et particulièrement visibles. Par exemple, les grèves, boycott, sabotages, désobéissance civile, ZAD, blocages, etc.Certaines personnes de la Casba s’impliquent dans des actions de désobéissance civile, avec Dernière Rénovation par exemple.
Résistance culturelleLes mouvements et actions qui permettent de 1/ visibiliser et comprendre les systèmes de domination ; 2/ mettre en valeur les moyens d’y résister ou d’en sortir et informer sur les mouvements de résistance ; 3/ présenter des futurs et initiatives souhaitables, joyeuses et inspirantes (nouveaux récits).La Casba organise régulièrement des événements culturels : par exemple, un festival destiné à réunir les habitant.e.s du territoire. C’est l’occasion de parler des actions et engagements de la Casba !
Résistance créatriceLes mouvements et actions qui créent et mettent en place d’autres manières de faire société, libres des systèmes de domination. Bref, ce sont les alternatives aux modèles actuels.La vie à la Casba est, en tant que telle, une résistance créatrice. On y expérimente le vivre-ensemble, l’autogestion, la gouvernance partagée, la co-création, etc. Une alternative inspirante, partagée à toute personne qui visite la Casba (entre les régulières et les nouvelles, les événements ponctuels et la vie quotidienne, une centaine de personnes passent sur le lieu chaque semaine !)

A chaque personne, son activisme !

Ces 3 axes sont nécessaires et utiles.
C’est une bonne nouvelle !

On a parfois l’impression qu’agir seulement sur un des 3 axes, ou seulement sur une thématique d’oppression, c’est « pas assez ». On peut avoir l’impression de devoir faire plus, de devoir s’engager partout. Pourtant, puisqu’il y a tant de possibilités : chaque personne peut s’engager dans le type d’activisme qui lui convient, avec la confiance que d’autres personnes auront des affinités complémentaires et mèneront les autres combats.

Par ailleurs, puisque ce système dominant est un système très interrelié, où toutes les dominations reposent sur les autres pour continuer… Chacune d’elle est aussi une porte d’entrée pour déconstruire le modèle entier. C’est-à-dire qu’un engagement pour l’égalité des sexes et genres pourra agir sur la cause écologique – à condition que le combat remette en question la dynamique de domination en elle-même (de l’homme cisgenre sur les autres, et de l’humain sur la nature).

Chaque personne peut donc agir sur la cause (l’oppression) qui la touche le plus, tout en agissant sur les autres ! Et donc, sans culpabiliser de « ne pas faire assez »., de « ne pas s’engager sur toutes ces causes aussi importantes », etc.

Alors, avec tout ça, je t’invite à te poser ces questions que je me suis posée :

– Pour moi, c’est quoi la résistance ? Quelle est ma définition ?
– Quel type de résistance, d’activisme m’appelle le plus ? Dans quel type je me sens capable de m’engager ?

Bérénice

Bonjour ! J'ai créé ce blog pour aider les écolos désespérés à se libérer de la culpabilité et aborder leur transition écologique avec bonheur. J'utilise une information factuelle, des conseils applicables et le développement personnel pour guider mes lecteurs vers un bien-être respectueux de la planète.

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