Dans cet article tu vas pouvoir suivre mes aventures en volontariat dans une ferme bio ! Un témoignage en wwoofing que je vais alimenter jour après jour. Tu y retrouveras mes apprentissages autour du maraichage écologique ainsi que mes occupations dans les champs.
À partir du 24 février et pendant un mois, je vais l’alimenter chaque jour (ou presque). N’hésite pas à mettre l’article en favoris pour vivre l’aventure du wwoofing en même temps que moi !
WWOOF : Worldwide Opportunities on Organic Farms (opportunités dans des fermes biologiques du monde entier).
L’organisation crée des liens entre des volontaires du monde (les wwoofeurs/euses) et des propriétaires de fermes biologiques. Ce qui les unit : un échange. Le visiteur offre 4 à 5 heures chaque jour de la semaine, en échange du gîte et du couvert (à base de légumes de la ferme évidemment !).
Une chose est sûre : c’est une belle opportunité !
J’ai plein de belles raisons de partir. Je vous en dis plus dans le post ci-dessous 👇.
Pour être honnête, je suis aussi partie pour me remettre d’une période difficile. Submergée de doutes et de questionnements, j’avais du mal à me projeter dans les mois à venir. Cette parenthèse en wwoofing me permet de prendre du recul sur mon projet professionnel. Je te raconte tout ça dans mon podcast d’ailleurs, tu l’as écouté ?
Bref, trêve de blabla, place à mon témoignage en wwoofing ! Voilà mon journal de bord, rempli jour après jour.
Les légumes sont vendus en AMAP à une trentaine de famille + en vente directe à la ferme + auprès d’un grossiste qui fournit les restaurateurs locaux.
Quand on bêche (on enfouit la couche herbacée en la retournant) ou qu’on fraise, on risque de semer les mauvaises herbes. L’année suivante, c’est l’invasion ! À éviter donc, autant que possible. En revanche, cette technique permet de gagner un temps considérable. En été, quand il y a beaucoup de plantations à faire, cela s’avère parfois nécessaire.
La paille est souvent utilisée comme couverture des cultures. Elle diminue l’apparition de mauvaises herbes, conserve l’humidité du sol et en protège la biodiversité et les nutriments.
Cependant, la paille ne serait pas adaptée à toutes les plantations ! Sa décomposition demande des nutriments et entre parfois en compétition avec la culture.
Mon hôte Thessy me racontait que les AMAP étaient une sécurité pour elle et un débouché important pour ses légumes. Les adhérents payent les paniers de légumes au début de la saison : cette avance de trésorerie permet de payer les frais de plantation et autres sereinement. De plus, cela permet au maraicher de cultiver une grande diversité de végétaux. Avant de rejoindre une AMAP, mon hôte ne cultivait que 3 légumes différents… L’ennui ! Depuis, ce sont 50 espèces qui se succèdent et se côtoient tout au long de l’année. Elle y prend beaucoup plus de plaisir !
Au commencement, Thessy travaillait seule sur les champs… Elle a failli arrêter à cause de l’épuisement et la difficulté de la tâche. Accueillir des wwoofeurs lui permet aujourd’hui de souffler, de partager le travail (et ses récoltes !). Elle prend à nouveau du plaisir au quotidien. Ouf !
Quel plaisir d’aller dans les champs, cueillir ses légumes… et les cuisiner le midi même ! Ça c’est du hyper local, circuit hyper court et garanti biologique. Au menu : pommes de terres (déjà récoltées), choux de Bruxelles (je profite des derniers, même s’ils ont souffert du gel) et romarin très parfumé. J’ai aussi ramassé des poireaux et du chou kale pour le soir.
Quand on construit une serre, il faut retirer la couche de terre de bonne qualité et la mettre de côté. Puis construire la serre. Puis remettre le sol riche. Sinon, les couches inférieures remontent.
Ici, la couche argileuse est remontée à la surface. Résultat : un sol dur comme du béton ! Difficile pour les jeunes racines de se frayer un chemin… Cela peut être corrigé.
La terre gagnera en qualité avec le temps : il faut compter environ 3 ans dans notre cas…
En ce moment, ce sont de jeunes plants que nous mettons en terre. Chou rave, roquette, navet, etc. Avec les températures actuelles (et le risque de gel), il faudrait une serre chauffée pour semer les graines. Soit une tout autre installation et des frais supplémentaire. Thessy achète ses plans une dizaine de centimes l’unité environ.
Aujourd’hui, il a plu des cordes… Mais, heureusement, j’ai travaillé sous la serre toute la matinée. Ouf :).
Des gestes répétitifs, un bruit de fond avec la pluie qui tombe sur la serre, un sentiment de protection du déchainement extérieur… Bref : un moment méditatif très agréable.
Au programme : récoltes à gogo pour préparer la vente à la ferme du lendemain, le samedi matin.
L’après-midi, ascension de la petite colline derrière la maison et balade dans la forêt avec l’un des colocataires (nous sommes 3 à 4 selon les jours).
Le pourpier est une plante facile à cultiver, qui demande peu d’entretien. Ce légume-feuille pousse en hiver, par des températures fraiches. Le résultat est savoureux, avec une texture croquante. Pourtant, on le retrouve rarement sur les étals des marchés. Pourquoi ? Mystère, mystère…
De même, la mâche pousse facilement. En revanche, dès que les températures remontent, elle prendra un goût amer. Une salade hivernale par excellence !
Les plantes ont un équilibre fragile. Trop d’eau ou pas assez : elles stressent. Un surplus de nutriment, ou une carence : elles stressent. En réponse, les légumes sont plus sensibles aux maladies… Mais aussi aux insectes ! Eh oui, lorsque les végétaux sont en pleine santé, ils sont capables de se protéger des attaques, voire les repousser. Aux premiers signes de faiblesses, les insectes accourent pour en profiter. Comme les Hommes avec des petits virus finalement !
Souvent, les légumes jaunissent à cause d’un manque de nutriments. Les épinards avaient un peu souffert. Du gel d’abord… Puis d’un mal inconnu qui a donné des feuilles jaunes. Après une recherche sur Internet, cela pourrait être dû à :
Alors, à votre avis, de quels maux ont soufferts nos épinards ?
En théorie, la terre sous serre est plus riche qu’en plein air – en tout cas dans les régions pluvieuses. Pourquoi ? Car l’eau en surplus lessive les sols et entraine avec elle de précieux nutriments. C’est particulièrement le cas ici, où le sol en profondeur est argileux, donc imperméable.
Aujourd’hui nous étions 3 volontaires au champ – contrairement aux jours précédents où j’étais seule avec la propriétaire.
J’ai enfin goûtée au wwoofing en collectif. C’est une tout autre atmosphère. Davantage dans le partage et l’échange, alors qu’une matinée seule permet de se retrouver avec soi-même dans un moment méditatif.
Autre nouveauté : on est sortis de la serre pour jardiner au grand air ! Idéal par un temps ensoleillé.
L’après-midi, j’ai été visité Luxembourg ville avec l’un des colocataires qui vit dans la maison.
Les jeunes plants de brocolis doivent être enterrés assez profond : les deux premières feuilles sont recouvertes. En effet, ils peuvent faire des racines au niveau de la tige.
Les plants sont assez éloignés car ils ont de larges racines et feuilles. De la place pour les brocolis !
Le chiendent est une herbe avec des racines très longues et rampantes. Cette « mauvaise herbe » occupait une bonne partie de la parcelle destinée aux fèves. Or, le réseau racinaire est si important que la culture aurait été considérablement gênée.
Est-il possible de se débarraser du chiendent sur la parcelle ? A priori oui, à condition de ne pas faire de bêtises.
Nous n’avons rien planté sur la parcelle nettoyée. Nous allons attendre quelques semaines, voir si le chiendent repousse ou pas… Croisons les doigts !
On peut faire tremper les fèves une nuit avant de les semer. Ainsi, la légumineuse poussera plus vite. En revanche, il faut les planter sans faute le lendemain… Au risque de laisser pourrir les graines. Le trempage n’est pas indispensable, à condition d’arroser au moment de la plantation.
Un fait utile : la fève, comme les autres légumineuses, fixe l’azote de l’air. Le sol est enrichi pour les cultures suivantes. C’est souvent la première plantation d’un cycle de cultures en rotation.
Ce végétal s’associe à des bactéries pour collecter l’azote. Le rhizobium vit en symbiose avec la légumineuse : les racines lui offrent hydrates de carbone ; contre les précieuses molécules d’azote. En savoir plus dans cet article passionnant.
Dès le samedi à 13 h, me voilà en week-end jusqu’au mardi matin !
Au programme, la visite de Luxembourg ville (de jour et en soirée) ; randonnée dans la forêt… Et cocooning !
Ça fait du bien de ralentir, prendre son temps, se détendre, se reconnecter dans la nature… Une bulle idyllique pour ce premier week-end de wwoofing.
Me voilà déjà dans la 2e semaine de mon séjour ! Le matin, il fait encore frais et le sol est joliment givré… Mais les températures remontent rapidement. Le soleil nous a caressé le visage dès le milieu de matinée.
Le matin, j’ai appliqué de l’écorce autour des plans de groseilliers et buissons aromatiques (voir photos). Cette action a deux avantages principaux : réduire la pousse des mauvaises herbes et protéger les racines.
Les groseilliers ont en effet tendance à faire pousser leurs racines à l’horizontal. Elles sont alors sensibles au soleil et la sécheresse. Le paillage naturel conserve l’humidité dans le sol et assurer une irrigation optimale du plan.
Pour éviter la pousse des mauvaises herbes, l’écorce agit de deux manières.
En se décomposant, les écorces vont également enrichir le sol. C’est du bonus !
Comme d’autres plantes – dont les fruits rouges – les framboisiers se reproduisent très facilement. Les racines partent à la verticale. De temps en temps, un bourgeon est créé. La promesse d’un nouveau plan !
Il est possible de déterrer les jeunes plans pour les déplacer à votre guise.
Il existe une plante au goût de curry : l’immortelle. Sa saveur prononcée est vraiment surprenante.
Cet aromate pousse en buissons touffus et ressemble au romarin ou au thym (voir photo). Le plant pousse relativement bien sur les terrains pauvres.
Journée assez légère : nous avons désherbé dans la serre, puis à l’extérieur. Un wwoofeur m’a rejoint au champ !
Voilà une autre méthode pour éviter les mauvaises herbes : la bâche. Une couverture du sol qui agit comme une « barrière » physique. Certaines adventices se frayent malgré tout un chemin, comme le chiendent (oui, encore lui !).
Le plastique est biodégradable. Sur la ligne de fraisiers par exemple, les plants vont participer à la décomposition de la bâche en grandissant.
Grand froid aujourd’hui… Je dois avouer que ça a été difficile de travailler au champ (et surtout de garder tous mes doigts de pieds !). Mais c’est le jeu après tout. Loin de l’image idyllique des cueillettes sous le soleil, l’agriculture biologique c’est aussi les pieds dans la gadoue par 3 °C !
Vous l’avez compris : une vente à la ferme est prévue le lendemain, le samedi.
Ainsi que :
Nous travaillons à 3 wwoofeurs maintenant. Nous allons donc plus vite et pouvons réaliser davantage de tâches différentes chaque jour.
(Une seule photo ? allez-vous vous dire outrés… Oui : il faisait trop froid pour retirer les gants et en faire d’autres !)
Avant de planter les jeunes plans de laitues, on peut en couper légèrement les feuilles. Ainsi, la plante met toutes ses ressources au développement racinaire… Plutôt qu’à l’entretien des feuilles.
Contre-intuitif, mais apparemment efficace.
Le samedi nous avons reçu des amis d’un des co-habitants de la maison. Au programme : longue séance de cuisine pour faire des pâtes maison… Sans laminoir. A la mano. Tellement satisfaisant !
Le lendemain, nous sommes partis tous les 4 explorer les alentours du château de Vianden. Un site magnifique qui laissera de beaux souvenirs !
J’étais seule aujourd’hui, sous un beau soleil. Aucun bruit à part le chant des oiseaux et le clocher de l’église, quart d’heure après quart d’heure. Une demi-journée de rêve !
Bon, ça va sembler évident, mais ça vaut le coup de le noter !
Plus les semences restent en terre sans germer, plus ça laisser le temps aux insectes de les manger. Donc, s’il fait encore frais, il est préférable de semer dans des pots. On peut ainsi mettre les graines en intérieur.
Résultat : pas d’attaque d’insectes gourmands, une germination plus rapide… Et moins de perte.
(Note intéressante : aujourd’hui, alors que je semais tranquillement mes pois, j’ai enfin eu ma révélation ! D’un coup, j’ai eu une grande clarté sur mes projets professionnels à venir, mes envies, mes priorités, la mission qui unissait tout ça… Bref : un grand soulagement !)(Si tu ne sais pas du tout de quoi je parle, je te donne RDV sur le podcast Oser Vivre, en particulier les épisodes 7 : Traverser les moments difficiles et 8 : Arrêter de douter et passer à l’action.)
Il faut tremper les semis jusqu’a ce que la terre soit imbibée d’eau. Tant que de l’air sort : c’est qu’il faut laisser tremper un peu plus longtemps. Vous pouvez casser un cube de terre pour vérifier que le centre est bien humide. Si oui, c’est parti pour la plantation !
La leçon du jour, évidemment : si vous avez de gros légumes trop abîmés pour être consommés, remontez vos manches et prenez le temps de les écrabouiller. Ainsi, la terre sera enrichie.
Et voilà, c’était la dernière journée de mon premier séjour de wwoofing ! Tout de suite, le bilan. Moins dans les leçons de jardinage, davantage dans ma tête et mes ressentis.
Je vais bientôt sortir un épisode de podcast pour te faire vivre l’expérience du wwoofing à mes côtés. Tout au long du mois, j’ai enregistré des sons de la ferme, de mes explorations, mes ressentis… Pour être tenu au courant de ta sortie, inscris-toi à la newsletter.
Le bilan de mon expérience de wwoofing est dans cet article. J’y parle de :
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