Septembre 2023 : je pose mon sac à dos à la Ferme du Suchel. C’est un habitat participatif à côté de Lyon. Sa raison d’être ? Un lieu de vie nourricier, engagé pour son territoire et pour le vivant. Comment fonctionne cet éco-lieu ? Quels sont ses engagements ? Je t’emmène au côté de ses 4 familles, dans un cadre vallonné, enveloppé par l’odeur de la vieille pierre et des prairies fleuries…
Je glisse des émojis dans l’article pour que tu ne manques pas les plus beaux apprentissages :
💡 Une bonne idée à tester !
☀ Un principe clé de réussite.
📗 Une ressource à creuser.
Nom : La Ferme du Suchel
🧭 Raison d’être : lieu de vie nourricier, engagé dans son territoire et pour le vivant.
📍 Localisation : Suchel (Rhône, 69), à 50 km à l’ouest de Lyon.
📅 Année de création : le terrain a été acheté en 2013. L’habitat participatif tel qu’il est aujourd’hui a réellement commencé en 2021.
👥 Nombre de personnes : 9 adultes et 7 enfants.
📜 Statut juridique : SCI et association.
🏡 Exemples d’espaces :
🛌 Opportunités d’accueil : je suis venue en format wwoofing.
💰 Modèle économique : chaque foyer achète des parts de la SCI, au prorata de la surface du logement + un équivalent pour les communs. Chaque mois, les foyers payent les charges et leurs propres dépenses courantes (alimentation, etc.). Certain·e·s adultes ont leur activité professionnelle à l’extérieur du lieu, d’autres travaillent à la ferme du Suchel (3 personnes en maraîchage, 2 projets complémentaires en construction). Les revenus ne sont pas mutualisés pour le lieu.
💡 L’idée à emporter : l’importance de la raison d’être. Réaffirmer la direction du projet et ses valeurs a été un véritable tournant dans l’histoire de la Ferme du Suchel. D’un lieu créé entre ami·e·s, c’est devenu un véritable projet d’oasis, réunissant des personnes alignées derrière une même vision. J’ai été marquée par l’omniprésence de la raison d’être à la ferme du Suchel, qu’on rappelle au détour d’une prise de décision ou d’une discussion avec les voisin·e·s.
C’est écrit noir sur blanc dans la raison d’être : le Suchel, c’est avant tout un lieu de vie. Ici, contrairement à la Caserne Bascule par exemple, l’accueil n’est pas prioritaire.
La Ferme est avant tout un habitat participatif : 4 familles, avec chacune leur logement indépendant. Les appartements sont reliés aux extérieurs et aux espaces communs, où les membres peuvent se retrouver pour papoter, partager un repas, organiser une réunion, etc.
Ici, les familles s’aident et s’entraident. Coup de chance, ou coup du destin : les enfants ont la même tranche d’âge. Ce qui permet de mutualiser les trajets à l’école, les temps de jeu, etc.
Au-delà du beau corps de ferme en vieilles pierres, le Suchel c’est aussi 27 Ha de terrain ! Une partie sert donc la vision nourricière du lieu.
Et plusieurs autres projets nourriciers.
Le mot « engagé » est soigneusement choisi : le groupe veut montrer qu’on peut vivre autrement. Construire une micro-société résiliente et ouverte sur le monde, comme une inspiration. Le projet a une histoire très militante, partagée par les membres actuels… Bien qu’en dormance, avec les enfants qui utilisent déjà beaucoup de temps et d’énergie !
L’engagement pour le territoire se concrétise déjà de différentes manières.
Le lieu croule encore sous les travaux : terminer 2 logements familiaux, faire les finitions des parties communes, rénover toute la grange et le sous-sol, etc. À ces gros projets s’ajoutent les enfants, qui n’ont même pas 10 ans. Bref : l’engagement envers le territoire pourra florir davantage après cette période très prenante !
Le Suchel s’engage aussi pour le vivant.
La Ferme du Suchel utilise la 📗 sociocratie comme gouvernance.
La sociocratie repose sur 4 piliers.
📗 Pour aller plus loin : Les clés de l’habitat participatif, Audrey Gicquel.
🗓️ Il y a une réunion hebdomadaire avec l’ensemble des cohabitant·e·s. 💡 Plénière en cercle, qui débute toujours par un tour de météo (partager ses émotions et son état du moment).
🖐️ Pendant la réunion, les décisions non structurelles sont prises au freestyle : on gagne du temps par rapport à un processus complet de prise de décision.
📝 Tout est reporté dans un cahier de compte-rendu, accessible à tous.tes (et surtout pour les personnes absentes).
👶 Les enfants ne sont aujourd’hui pas impliqué·e·s dans ce process (la plus grande a 6 ans).
🎯 Ponctuellement, il y a également des réunions thématiques.
🍅 L’activité de maraîchage (portée par 3 cohabitant·e·s) a aussi une réunion hebdomadaire, en petit comité. Les sujets sont remontés en plénière avec toustes les cohabitant·e·s lorsque c’est nécessaire et pertinent (ex. aménagement des espaces communs pour l’activité de maraîchage, part des légumes dédiée aux familles du Suchel, etc.).
🐣 2 familles finissent tout juste d’emménager. Ensuite, les tâches et responsabilités vont être re-réparties en les impliquant : le collectif utilisera alors les élections sans candidat·e et décisions par consentement !
J’ai voulu visiter le Suchel pour plusieurs raisons.
En m’immergeant une ou deux semaines dans les écolieux, je me confronte aussi à leurs inconvénients.
☀ Au Suchel, une réalité m’a marquée : vivre dans un écolieu, c’est parfois accepter de passer des années dans les travaux. Dans des bâtiments pas encore rénovés, des espaces en projet. La ferme a été achetée en 2013. 10 ans plus tard, la plupart des espaces communs restent encore à aménager, finaliser… Voire, à rénover entièrement. Et pour cause, on partait de loin : il fallait décaisser, retirer l’humidité, refaire des murs entiers, réparer et isoler les toitures… Tous les lieux n’ont pas autant de rénovation à prévoir. Mais… Quand même. Choisir de vivre en écolieu, c’est potentiellement accepter de vivre plusieurs années dans les travaux, la poussière, les pièces mal rangées et les espaces de stockage de matériaux.
Je suis ravie d’avoir pu vivre ça au Suchel. Car ce voyage, c’est pour expérimenter le quotidien des écolieux, dans ses bons comme dans ses mauvais côtés. Donc quoi qu’il se présente, c’est parfait ! Même (et surtout) avec le bruit des enfants et le stress des travaux : c’est la réalité à laquelle j’ai envie de me confronter. Je repars donc avec une meilleure conscience de la réalité des écolieux, et beaucoup de reconnaissance d’avoir pu vivre dans cette authenticité. ✨
Je repars aussi inspirée par le monde paysan. Ces femmes et hommes de la terre, qui se réunissent pour faire valoir leur droit, dans la fanfare des chants révolutionnaires. Qui se soutiennent et s’entraident, face à un travail difficile. Qui nourrissent le monde, tout en préservant les sols. Une communauté tellement puissante, tellement importante, que je souhaite maintenant soutenir… Voire, peut-être un jour, rejoindre, d’un orteil, un pied ou à bras-le-corps tout entier.
Je repars, enfin, touchée par toutes ces individualités que je croise sur le chemin. Toutes ces personnes accueillantes, généreuses. Ces histoires racontées. Ces bouts de quotidien partagés. Ces petites attentions offertes avec tellement de chaleur. Je repars changée, grandie de tous ces mondes que je rencontre, que je touche du doigt, le temps d’un séjour.
Le Suchel est dans un moment charnière de son histoire (un de plus). Fin octobre 2023, tous les logements seront terminés, et les 4 foyers bel et bien installés.
Il sera alors temps de trouver un nouvel équilibre, en vitesse de croisière ! Plusieurs sujets sont déjà à l’ordre du jour.
On vit dans un monde absurde, où les personnes qui nourrissent la terre et les humains… Ne peuvent pas se payer décemment.
Où les maraichers.ères travaillent d’arrache-pied pour un métier qui est si peu reconnu.
Un métier de passion. Il faut au moins ça.
Métier de passion, de persévérance, de courage, d’audace. Métier de générosité, de soin, de minutie.
Un métier multifacettes. Maraîchers, maraîchères, un jour à la force des bêches dans la terre, le suivant dans la délicatesse des semis. Le matin sur les marchés à alpaguer la clientèle, l’après-midi dans un bureau pour la comptabilité. À la fois ouvrier.ère dans la terre, et chef.fe d’entreprise. À la fois producteur.rice, commerçant.e et gestionnaire.
Quels semis on fait cette année ? Combien de poireaux, de choux ? Est-ce qu’on ajoute de la patate douce, pour diversifier nos produits ? Est-ce qu’on investit pour une serre, une retenue d’eau, un petit tracteur ? Quels marchés on assure, quels villages on approvisionne, même si c’est peu rentable ?
Gérer les investissements, anticiper les commandes, choisir les produits, fidéliser sa clientèle, se faire une place sur le marché et trouver des points de vente, planifier la semaine, faire le plan des cultures, diversifier ses produits, ne pas mettre tous les œufs dans le même panier, soigner son réseau, se former en continu, travailler maintenant pour récolter seulement 6 mois plus tard… Ou jamais, au choix des intempéries. Affirmer ses valeurs, dire non aux intrants, au labour.
Le maraîchage : l’un des métiers les plus durs de l’agriculture, et l’un des moins rentables.
Pourtant, ils et elles continuent.
Au Suchel, c’est à trois qu’iels se lancent dans l’aventure.
Pour passer du temps dehors, au calme des légumes. Pour travailler depuis la maison, passer du temps avec les enfants. Pour s’éloigner du stress et du productiviste salarié. Pour le plaisir d’offrir de bons légumes. Pour ce moment où un client, une cliente revient dire « vos fraises, vos tomates, vos légumes sont délicieux ! ».
☀ C’est tout ça qui se cache derrière chaque légume. Parfois, ça fait du bien de se le rappeler.
Se rappeler que finalement, ça vaut le coup de faire quelques kilomètres de plus à vélo pour aller au marché paysan ou récupérer son panier à l’AMAP. Pour voir ces héros et héroïnes du quotidien… Et juste, leur dire merci.
Sincèrement.
Au Suchel, je vois combien la raison d’être est centrale et omniprésente.
Et pour cause : elle a été un tournant salvateur dans l’histoire du lieu…
Le projet existe depuis 2013. Un groupe d’ami.e.s s’est réuni pour acheter et rénover le lieu. Mais, après 7 ans de travaux, et des incompréhensions grandissantes entre les membres… La fracture d’une façade a entraîné la fracture du collectif.
Les questionnements autour de la reconstruction ont mis en lumière un obstacle de taille : la raison d’être n’était pas claire… Et donc, pas partagée par l’ensemble des membres.
Le fossé n’est pas réparable : en 2019, certaines personnes, moins attachées au lieu, décident alors de quitter le projet. Alexandre et Julie, les deux co-fondateurices, réaffirment alors leur direction. Iels dessinent des plans pour la reconstruction du mur, lancent les travaux, posent leurs conditions pour les nouveaux membres à accueillir… En 2021, le Suchel attire enfin des personnes alignées à l’énergie du lieu et l’intention du projet.
Le collectif nouvellement réunit a alors pu travailler la raison d’être, en lien avec le lieu et les intentions de chacun.e. D’un rêve entre ami·e·s, c’est devenu un véritable projet d’oasis, réunissant des personnes alignées derrière une même vision.
☀ Aujourd’hui, la raison d’être est claire dans l’esprit de chaque membre. C’est une aide à la décision, qu’on peut utiliser à chaque réunion. Un guide lors des réflexions et mise en place de projet.
Je l’ai vu par exemple lors d’une réunion sur le projet de maraîchage. En 1ere année d’activité, la production est encore faible. La question se pose alors de la répartition des légumes : est-ce qu’on donne aux cohabitant.e.s en priorité ? Est-ce qu’on garde la production pour fidéliser une clientèle sur les marchés locaux ? Tout ramène à la raison d’être : est-ce qu’on cherche avant tout l’autonomie des familles ou la résilience nourricière du territoire ?
💡 Je remarque aussi que certaines personnes sont de véritables gardiennes de la raison d’être – et ne manquent pas de questionner le groupe lors des débats et réunions. « Pourquoi faisons-nous ça, c’est quoi l’intention derrière ? »
Je suis en pleine ambivalence.
À la fois passionnée par le collectif,
Et épuisée par la présence constante.
Joyeuse de rencontrer, découvrir,
Et vidée à force d’aller vers les autres.
Besoin des autres pour sortir de ma tête, pour grandir, pour bâtir,
Et besoin d’être seule pour intégrer, recharger, me ressourcer.
Et le voyage me met face à tout ça. Depuis le départ, je suis dans l’inconnu, l’adaptation, le rebondissement à ce qui se présente. Je suis dans la découverte, l’observation, l’apprentissage.
Depuis presque 1 mois, je ne suis pas chez moi. J’arrive quelque part, je découvre un nouveau lieu, une nouvelle chambre, un nouveau collectif. De nouvelles habitudes, de nouveaux sourires.
Et mine de rien… Ça fatigue.
Socialement. Mentalement. Physiquement.
Ça fatigue autant que ça nourrit. Ça donne du sens. Ça comble mes besoins de découverte, d’aventure. De liens aussi.
L’ambivalence.
Dans tout ça, je crois quand même pouvoir dire que je ne suis pas une globe-trotteuse invétérée. J’ai besoin de rester longtemps dans les lieux. D’avoir ma petite chambre pour me recharger. De m’ancrer, au côté des gens que j’aime tant.
☀ Alors ce voyage, ça me permet aussi de découvrir et construire mon identité de voyageuse. Mieux comprendre mon rythme. Et apprendre à prendre soin de moi, au milieu de tout ça…
C’est beau, le bonheur.
Lui qui joue avec ses enfants,
Elle qui rit en dansant,
Lui qui ose porter une robe en public,
Elle qui chante sa passion…
C’est beau, le bonheur
Elles et eux qui viennent soutenir leurs voisins, devenus famille ;
Elles et eux qui se réunissent pour chanter leurs idéaux, leurs combats, sur fond de trompette et tuba ;
Lui qui ose le piano devant la foule, jusqu’à oser prendre le micro pour plaisanter.
C’est beau, le bonheur
Lui qui danse avec tout son corps, comme si personne ne regardait ;
Elle qui danse, main dans la main, avec sa famille ;
Lui qui rit à plein poumons devant les bêtises de sa fille.
Et moi un pas en arrière, qui regarde le bonheur devant moi.
Avant d’oser
Plonger
Dans la fête…
Plusieurs membres du Suchel ont particulièrement à cœur de connaître leur territoire. Et ce, de différentes manières :
☀ Connaître leur territoire et son passé crée plus d’attache au lieu, en l’inscrivant dans une longue histoire d’habitation, d’usages, de rêves et de projets. Cela rend d’autant plus humble leur occupation du Suchel : nous sommes là pour une raison d’être qui nous dépasse, pas pour se contenter de vivre frivolement sur le terrain.
Cela permet aussi de constater, de rendre palpable la crise environnementale que nous traversons. Lors de l’achat de la ferme, en 2013, les ancien.en.s du village chantaient les louanges des sources sur le terrain, des rivières qui coulaient en continu et d’un puits jamais asséché. 10 ans plus tard, cette abondance d’eau s’est tarie. En 2019, pour la première fois, le puits a été asséché. Plusieurs mois de l’année, les rivières ne coulent plus en surface, mais seulement dans les souterrains.
En seulement 10 ans, le réchauffement climatique a transformé le lieu.
📗 Parole d’écologue : PlantNet est particulièrement efficace et pertinent pour reconnaitre les plantes ! Il faut simplement un peu d’observation : ne pas choisir la première option par défaut lorsque les pourcentages de probabilité sont assez proches. On peut par exemple utiliser l’application pour une première reconnaissance très rapide, puis approfondir avec les livres. Alexandre nous recommande aussi l’application INaturalist — qui inclut la faune et la flore. Les photos saisies deviennent une base de données utilisable par la communauté scientifique.
L’un des enjeux du vivre-ensemble, c’est prendre soin du nous et de ses individu.e.s. C’est-à-dire créer une cohésion de groupe, une atmosphère de confiance mutuelle, une culture et des modes de communication communs. Tout en respectant les besoins, les émotions, les vécus de chacun.e.
Au Suchel, c’est un sujet qui reste encore à construire. Le collectif est assez récent, 2 foyers viennent tout juste d’emménager. Le nous se crée pour l’instant dans les moments informels et les réunions hebdomadaires. Mais les travaux (pour rénover les logements de ces deux foyers) prennent encore beaucoup d’espace — mental, émotionnel, temporel. À cela s’ajoutent les enfants en bas âge, dans chaque famille (2 à 6 ans).
Pour le moment, il n’y a donc pas de temps de régulation émotionnelle et relationnelle. Lors des réunions hebdomadaires, la fatigue et le stress sont palpables… En espérant que ça ne durera pas, et que le groupe trouvera bientôt son rythme de croisière.
Est-ce que la construction du nous et le soin individuel devrait passer en priorité, avant la fin des travaux ? La question reste ouverte.
L’escape game : un des meilleurs moyens de se rendre compte, en 1 h, de la puissance de l’intelligence collective. Surtout, de la complémentarité de nos logiques, nos raisonnements, nos points de vue… et la nécessité de cette diversité !
Pour le dernier soir au Suchel, on a joué à Unlock. Une heure pour résoudre une succession d’énigmes et réussir la quête.
J’ai été fascinée de voir les coups de génie de l’un.e et l’autre. Ce qui paraissait évident pour lui à un moment, était un mystère incompréhensible pour elle, qui a eu sa propre épiphanie un peu plus tard. Complémentarité fascinante, sans laquelle on n’aurait pas avancé très loin !
Voilà, en une heure, résumée la richesse du collectif. Dont seule la diversité permet d’avancer.
☀ Plus il y a de personnes dans un projet, un lieu de vie, plus il y a de ressources, de passions, de compétences, d’appétences, de sensibilités… Qui se rencontrent et se mélangent. S’additionnent et se multiplie. Se nourrissent et s’opposent, même, parfois. Bref, l’intelligence collective, dans toute sa splendeur !
Comme je l’écrivais quelques jours plus tôt : je découvre mon rythme de voyageuse. Je découvre combien la succession de rencontres et de découvertes me fatigue, en plus de tout ces cadeaux.
Ça se bouscule dans ma tête.
J’avais prévu de tout faire en stop. Mais là, j’hésite à prendre un bus, un train. Mais c’est tricher, mais je suis fatiguée de voir plein de monde, mais en même temps peut-être que je vais faire de belles rencontres grâce au stop et que ça sera plein d’apprentissages, et puis je m’étais engagée à le faire en stop, mais en même temps j’ai peur de me tromper de route et d’arriver tard, mais en même temps le train c’est cher, mais je suis fatiguée de l’incertitude… Et blablablabla dans ma tête.
Alors j’apprends à écouter cette partie en moi qui a besoin de repos. À l’accueillir… Et à accepter d’en prendre soin. J’apprends (continuellement) à accepter de lâcher prise sur mon égo. Sur mes projections initiales, sur mon idéal.
Alors oui. Je voulais voyager en stop. Mais face à la réalité du voyage, je m’offre de la souplesse. Je vais prendre un Flixbus pour ce trajet.
Une part de moi a l’impression que c’est lâche, faible. Que j’apprends moins, que je vis moins l’expérience.
☀ Ou alors… Peut-être que c’est d’autant plus sage et résilient de m’écouter. De lâcher prise et m’adapter à ce qui se présente le moment venu. Peut-être que c’est là que j’apprends le plus.
Et puis, finalement, même en bus, on peut faire de belles rencontres.
Un jeune homme, venu du Sénégal pour étudier. Il est venu vers connaissance. On a papoté, et il m’a inspiré un poème… 👇
S’ouvrir à la rencontre.
Saluer. Poser des questions. Écouter.
Saisir, sur un détail qui m’interpelle, l’opportunité de découvrir l’autre.
S’ouvrir à la différence.
De point de vue, de fonctionnement.
De culture, de passé.
De choix, de projets.
D’idéaux et de mots.
S’ouvrir au changement.
Se laisser traverser et garder, de chaque personne, un trait, un état d’être, une qualité.
Tel un arlequin,
fait des couleurs
du monde entier.
🙋♀️ Cette immersion s’inscrit dans un voyage de 4 mois à la découverte des écolieux en France ! Découvre la suite de mon périple au Bidouill’art, un laboratoire de low tech et bel exemple d’Art-tivisme (l’art comme support activiste).
Nom : Le Château de Montlaville 🧭 Raison d’être : la raison d’être est en…
La semaine dernière, j’étais à l’Hôtel de la Cronce 🏠 Comme son nom ne l’indique…
Et si je te disais que l’art est aussi un mode résistance ? Qu’on peut…
Été 2023. Sur un coup de pouce de la vie, je prends une décision :…
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