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Initiatives inspirantes en Europe – belles histoires ramenées de mon voyage

Projets et histoires inspirantes d'Europe - couverture de l'article, texte écrit sur une photo d'un potager urbain et marché local

Je tenais à écrire cet article pour raconter ma manière de voyager « autrement ». Bien loin des épopées pressées qu’on nous vend sur les affiches dans le métro et dans les Tik Tok d’influenceur.euses. Ici, je te partage des projets inspirants et des initiatives utopiques glanées lors de mon voyage en Europe… Parsemées de mon témoignage, mon vécu de femme qui a un peu peur de se lancer seule dans un si long voyage… Et qui est si fière d’y parvenir.

Moi, je voyage doucement

Moi, je voyage doucement. Je marche beaucoup, je prends le train longtemps. Je regarde les détails, je m’émerveille des fleurs et des insectes. Je cherche les petits riens qui, mis bout à bout, font une identité culturelle. Ou ce que j’en perçois, le temps d’un séjour. J’écoute aussi. J’écoute les histoires, j’écoute les rues, j’écoute les chants de la nature. Je renifle, je sens, la puanteur comme les parfums. Tout n’est pas beau, tout n’est pas idyllique. Mais c’est vrai. C’est là. Et je suis contente de pouvoir le vivre.

Du coup, ce que je ramène de la Grèce, c’est ça…

Seeding for Future, semeuses d’utopies européennes

Pendant 1 semaine, j’ai partagé la route et le quotidien d’une équipe pleine de ressources dans leur besace et d’émerveillement dans leurs corps : Seeding for Future. Leur projet ? Sillonner l’Europe pendant 3 mois, pour visiter, collecter, semer et rapporter des projets porteurs d’espoir. Sur la route, iels animent des ateliers pour créer des espaces de discussion autour des enjeux sociaux et environnementaux… Et écouter nos rêves de changement.

J’ai adoré voir leur manière de voyager et de s’organiser ensemble. Toute la force, la persévérance que ça demande d’allier voyage itinérant et projet engagé !

RDV sur leur page Instagram pour suivre l’aventure et découvrir des histoires qui font du bien. Oh, au fait, une nouvelle équipe part chaque année : l’an prochain, ça pourrait être toi ? Il suffit de les contacter si tu as des questions !

Atelier organisé par Seeding for Future dans un centre communautaire en périphérie de zagreb : on voit une table ronde, plusieurs personnes assises autour, des cartes sur la table
Un atelier organisé par Seeding for Future

Ça y est, je repars seule sur les routes. La peur et la tristesse de dire au revoir laissent doucement place à ce sentiment de force profonde. De fierté de moi. Ce sentiment de réaliser un rêve qui me trotte en tête depuis plus de 4 ans maintenant. Je pars vraiment vraiment pour de vrai jusqu’en Grèce sans avion. Waouh. Enfin. Je le fais. Ce sentiment que rien ne m’arrête en fait. Je rêve. J’ose. J’y vais. Ça prend le temps que ça prend, mais j’y vais. Ça demande le courage que ça demande, mais je le fais. Ça traverse des obstacles, des émotions, c’est dur, c’est nouveau, mais j’avance. Waouh. Je vais en Grèce. Et waouh : cette place de bus, là, que j’ai choisie en 32 secondes au milieu de toutes les places libres, cette place de bus je vais y passer les 20 prochaines heures. WAOUH c’est fou !

Extrait de mon journal de bord à l’entrée dans le bus reliant Belgrade à Athènes.

Irena, bâtisseuse de centres communautaires en Croatie !

À Zagreb, on a rencontré Irena. Il y a quelques années, Irena habitait au cœur de la capitale. Elle avait arrêté de travailler pour s’occuper de ses enfants… Mais elle s’est vite sentie seule : et pour cause, elle ne connaissait pas ses voisins ! (Comme combien d’entre nous ?) Alors, elle a créé un centre communautaire. Elle a commencé à organiser des ateliers pour partager ce qu’elle connaissait, ce qu’elle explorait. Elle n’était pas professionnelle, encore moins experte, mais elle avait bel et bien des choses à partager (comme combien d’entre nous ? 😉).

Si je résume son état d’esprit : « J’en avais besoin, mais ça n’existait pas… Alors je l’ai créé. »

Son objectif, c’était avant tout de créer des rencontres, de l’échange. Et ça a marché !

Chaque personne qui venait pouvait, à son tour, proposer des ateliers. Elle n’avait ni le temps ni l’envie de gérer ce projet : alors, elle a mis beaucoup de liberté et d’autonomie dans ce lieu, avec des conditions financières très soutenantes pour pousser n’importe qui à se lancer. « Tu veux proposer un atelier ? Voilà les clés. Moi je m’organise comme ça, mais tu fais comme tu veux ! »

De semaine en semaine, de mois en mois, il y a eu de plus en plus d’ateliers, d’échanges, de rencontres.

Un jour, Irena a déménagé en périphérie de Zagreb. Elle y a créé un autre centre communautaire, tandis que le premier perdure toujours…

La mairie de Zagreb, reprise de la corruption par les associations locales

Je garde de Zagreb l’image d’une ville en transition, reprise par ses citoyens. C’est Irena qui nous raconte l’histoire de la ville. Un parti d’extrême droite, corrompu et abusif de son pouvoir y a régné pendant plus de 15 ans… Jusqu’à ce qu’il soit mis dehors par les associations locales !

Un jour, alors que les problèmes de ces politiques d’extrême droite étaient fracassants d’évidences, les associations locales se sont rassemblées. Une coalition s’est formée, portée par 2 mouvements principaux : Možemo (Nous Pouvons) and Zagreb je naš (Zagreb est à nous).

« We had no choice. None of us wanted to be a politician, we just wanted to do our stuff… but we had no choice. » (Nous n’avions pas le choix. Aucun.e de nous ne voulait faire de la politique, on voulait juste faire nos actions… Mais on n’avait plus le choix.) témoigne Irena, qui faisait partie de ce mouvement dès ses premières heures.

Les membres de la coalition ont organisé des consultations pour écouter les concitoyen.ne.s, construire leur programme en réponse aux besoins exprimés. De manifestations en discussions de terrain… La coalition a gagné, et repris la mairie de Zagreb !

Depuis, les conditions de vie à Zagreb s’améliorent nettement, mesure après mesure.

J’ai retrouvé un article plus détaillé sur cette belle histoire.

Une auberge de jeunesse ensoleillée en Serbie

À Belgrade, j’ai eu quelques déboires… Dès que j’ai eu besoin d’aide, pour une direction ou un trajet, je me suis fait rembarrer ! Ya de quoi grommeler…

Sauf dans cette auberge de jeunesse colorée : le Sun Hostel. Une bulle chaleureuse, accueillante, une maison au milieu d’une ville inconnue, avec des fruits frais sur la table et des chambres de aux monochromes vifs.

Ça peut sembler pas grand-chose, mais ça m’a fait du bien. C’est ça aussi, les utopies : des petits trésors qui font grandir le cœur.

Bérénice danse et sourit

3 h 03 – Oh my god. I m in Greece. Ça y est ! Je déverse toutes les larmes qu’il me reste. Mais c’est fois, c’est de la joie, du soulagement, de la fierté. Je suis arrivée en Grèce. Oh, petit SMS de bienvenue en Grèce, si tu savais l’effet que tu as sur moi.
On est accueilli par un épais brouillard au-dessus du sol. Les brumes limpides de l’utopie réalisable… Et réalisée. Youhou !
1er arrêt pipi en Grèce. Ça sent bon, il fait beau, les gens ont l’air sympas. Enfin bon, c’est une aire d’autoroute au milieu de la nuit, mais que veux-tu, j’ai le regard biaisé. Parce que tu sais quoi : je suis en Greeeeece !
Bon, à ce stade, je pourrais me connecter à un bout de 4G. Mais, je crois que j’y trouve du charme à me mettre dans cette bulle seule. Juste un peu. Juste pour dire : je l’ai fait. Et pour prolonger cette phrase qui pulse dans mes veines : i can do it.
En plus, j’ai commencé à lire « Les Femmes aussi sont du voyage » au passage de la frontière grecque. Un livre sur la badassitude du voyage quand on est une femme. C’est cool d’y mettre cette image 😌

Extrait de mon journal de bord dans le bus reliant Belgrade à Athènes.

Hopeland, une oasis en Grèce

Et finalement… La Grèce. J’ai séjourné près de 10 jours à Hopeland, une oasis au milieu de la sécheresse du Péloponnèse. Le lieu a été acheté pour sauver un chêne multicentenaire. Depuis, les groupes de volontaires s’enchainent pour bâtir ce lieu : les espaces communs, le jardin, les arbres gagnant du terrain sur la terre asséchée, etc. En 2024, 4 personnes vivent sur le lieu, auxquelles s’ajoutent une dizaine de volontaires et des groupes court terme. Chaque groupe contribue au projet, laisse une trace, une construction.

Bon, ce n’est pas parfait, car ce lieu a aussi les problèmes d’une oasis : une bulle au milieu du désert, avec peu de contacts et de ruissellement sur les populations locales. Ça demande aussi énormément de travail et de dévotion de la part des volontaires (venus de loin) qui viennent vivre quelques mois ou 1 an à Hopeland, financés par Erasmus.

Malgré tout, c’est impressionnant de voir la végétation gagner le lieu, les bulles de fraicheur se construire au fil des années et la fertilité du sol pousser jusqu’à donner de bons légumes frais. Alors oui : c’est possible.

11 h 40 – On arrive bientôt à Athènes. Je suis déjà un peu nostalgique de ces deux sièges de bus où j’ai passé tant de temps. De ces personnes avec qui j’ai partagé le trajet, cette aventure internationale, en n’échangeant que quelques mots. Franchement, je me suis sentie bien sur ces deux sièges de bus. C’était mon petit bout de maison. Mon cocon de transition d’un pays à l’autre, d’un contexte à l’autre. Il fallait au moins ça pour dire au revoir, célébrer la semaine en Croatie et Serbie, et avancer à nouveau. 20 h de bus. C’était calme. Je n’ai pas mis de musique, pas d’écouteurs. Juste le vrombissement du bus. Les mots qui défilent sur le livre. Et ma patience. Mon sommeil. Mes souvenirs. Mes émotions. Mon émerveillement… Je suis en Grèce.

Extrait de mon journal de bord dans le bus reliant Belgrade à Athènes.

Voilà. Je voyage doucement. Je marche beaucoup, je prends le train longtemps. Je regarde, j’écoute, je sens. Je cherche les petits riens qui, mis bout à bout, font une identité culturelle. Ou ce que j’en perçois, le temps d’un séjour.

Et toi, comment tu voyages ?

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