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L’Oasis du Coq à l’Âme : expérimenter la transition écologique et le vivre ensemble

En juillet, j’ai visité l’Oasis du Coq à l’Âme. Visité ? Pas exactement ! En fait, je me suis immergée… Une semaine par mois, le collectif ouvre leur quotidien pour qu’on puisse expérimenter le vivre ensemble et le fonctionnement de cet écolieu. Voilà une présentation de ce projet hors du commun, dans sa taille, son fonctionnement et l’ampleur de ses activités et engagement.

Nom : Oasis du Coq à l’Âme

🧭 Raison d’être : “Être, faire et vivre ensemble, dans l’élégance de la sobriété heureuse, dans l’harmonie de la diversité du vivant. Expérimenter les chemins solidaires du quotidien qui ré-enchantent le monde.” La raison d’être est souvent synthétisée dans la phrase suivante : “Un hameau solidaire pour être co-responsables de nos besoins et impacts.”, un appel à la co-responsabilité que j’ai constatée au quotidien. L’autre partie de la raison d’être qui est particulièrement vivante et représentée dans les projets, c’est l’expérimentation de la transition écologique et du vivre, faire et être ensemble. D’ailleurs, administrativement, quand on s’installe à l’oasis, on ne vient pas “habiter” mais bel et bien “expérimenter la transition”.

📍 Localisation : à Echoisy, en bord de Charente (16), à 15 min en train d’Angoulême.

📅 Année de création : le projet nait en 2016, murit tandis que le collectif se constitue et évolue. En 2021 : le collectif achète le lieu et s’y installe.

👥 Nombre de personnes : Environ 25 adultes et une dizaine d’enfants.

🏡 Exemples d’espaces : la grange : un espace collectif avec cuisine partagée, boutique de l’oasis et sa ressourcerie, salle de jeu et pièces de vie ; la ferme pédagogique, accueillant poules, oies, chèvres, canards, lapins, chevaux et j’en passe ; les habitats privés, aménagés dans les anciennes bâtisses du domaine ; un potager nourricier ; etc.

🛌 Opportunités d’accueil : Séjour immersif (1 semaine par mois) pour expérimenter le quotidien de cette oasis, différents chantiers participatifs, événements réguliers ouverts au territoire.

🍅 Activités : Le collectif mène plusieurs activités économiques sur le lieu : accueil de séjours immersifs (des personnes viennent pour vivre le quotidien de l’oasis), ferme pédagogique, ateliers et formations, ressourcerie, vente et location de toilettes sèches, etc. En complément, les subventions contribuent à rénover les bâtis, aménager les extérieurs et autres investissements importants. Il y a également un pôle de recherche sur le lieu : expérimenter le vivre ensemble, la gouvernance partagée, les engagements du lieu, les différentes méthodes d’agriculture et d’élevage… Pour les partager au reste du réseau Oasis et du territoire.

💰 Modèle économique : L’intention du modèle économique est de permettre à chaque membre de l’oasis d’avoir un revenu de base, décorrélé de son activité/temps de travail.

Autre valeur phare du fonctionnement économique : la co-responsabilité.

  • Les prix à destination du grand public sont fixés en coresponsabilité financière : l’oasis propose une échelle, indiquant un prix minimum pour rembourser les matières premières, un prix couvrant leur besoin (matières premières + rémunération des personnes). L’acheteur.euse choisit son prix, en conscience, et peut aussi mettre plus pour soutenir le modèle !
  • Le règlement des charges du lieu se fait aussi en co-responsabilité financière, parmi les habitants et habitantes. Une fois par mois, le groupe se réunit pour parler ouvertement d’argent. La réunion commence en affichant les charges du mois : alimentation, électricité, chauffage, internet, eau, etc. Ensuite, chaque personne dévoile ses revenus et besoins, ainsi que le montant qu’elle souhaite donner ce mois-ci pour contribuer aux charges. Enfin, on distribue l’argent collecté dans les “paniers” correspondant aux catégories de charge – à ce stade, il est possible d’ajouter de l’argent s’il en manque, ou d’en reprendre si besoin.

📁 Modèle juridique : le projet est porté par 3 structures juridiques. Une SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) qui est propriétaire du foncier et porte les activités lucratives ; une association loi 1901 reconnue d’intérêt général, portant les activités de sensibilisation, d’expérimentation et de recherche ; une association d’habitants.

💡 L’idée à emporter : « Nous sommes un lieu qui a une règle : la diversité » m’explique Danièle, source du projet. Ainsi, il n’y a pas de critères de sélection pour accueillir de nouveaux habitant.e.s au sein de l’oasis. Comme dans un hameau ou un village : on ne choisit pas ses voisins. Dans le processus d’intégration, il y a tout de même un échange avec Danièle pour vérifier l’alignement de la personne à la raison d’être du projet. Ensuite, plusieurs mois de vivre ensemble et d’expérimentation mutuelle, avec des jalons : les membres du groupe peuvent alors partager leurs ressentis quant à l’intégration de cette personne.

Ceci n’est qu’un clignement de paupières sur l’ensemble mirobolant des activités menées par cette oasis. Ferme pédagogique, pôle de recherche sur le vivre ensemble et la transition, régénération de la faune et flore du lieu, ateliers de sensibilisation, fêtes et marchés pour le territoire… Une chose est sure : ici, on passe du Coq à l’Âne ! Quoique, le fil conducteur reste bel et bien là : avoir conscience de nos impacts et expérimenter la transition – de l’écolieu, mais aussi son territoire entier.

« On travaille sur une cause commune, du matin jusqu’au soir… et peut-être même un peu la nuit »

Danièle, source du projet.

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