Eco lieu au Maroc : 6 leçons précieuses

Vivre ensemble, lecons Berbères (texte écrit sur l'image d'une femme qui danse dans le désert)

En avril 2023, je suis partie 3 semaines au Maroc, accueillie dans une famille berbère. Au cœur d’une grande oasis creusée par un oued, j’ai fait face au désert. Aux prémices de la sécheresse. Mais surtout, j’ai été enveloppée par la générosité, l’ancrage, le bonheur de cette famille marocaine.

Alors, 3 semaines après ce voyage transformateur, je dresse le bilan…

Voilà, 3 semaines après, ce qu’il me reste de plus précieux de mon immersion en terre berbère. 6 leçons à chérir et cultiver pour les années à venir.

📖 Pour vivre le voyage avec moi, jour par jour, découvrez mon journal de bord : Le vivre-ensemble face au changement climatique : retour d’expérience en terre berbère.
J’ai vécu cette expérience dans le cadre d’une retraite au gîte Dar Ul, organisée par Nelly Savary et Liliane Poumeyreau 💚.

1. Le plus important face au réchauffement climatique…

Le plus important face au réchauffement climatique… Ce ne sont pas des méthodes, des tutos, des connaissances. C’est une posture. Déjà, la capacité à constater le problème qui se présente, à expérimenter des solutions, à s’adapter continuellement et se réinventer dès que nécessaire. Ensuite, l’interdépendance qui permet cette créativité, cette résilience, cette persévérance aussi. Enfin, et surtout… La foi. La confiance en soi, en le groupe pour trouver des solutions le moment venu. La confiance que la vie est bien faite et que les opportunités se présenteront, peut-être de manière inattendue, et qu’il faudra “simplement” savoir les saisir.

2. Le collectif, clé de sérénité face à l’avenir

Le réchauffement climatique, et toutes ses conséquences, me font peur. Profondément.

Pourtant… Je rentre avec beaucoup plus de sérénité face à l’avenir. Car, de retour à la maison, je le sais : j’ai mon collectif, ma famille.

En tout cas, je commence à constituer la horde qui pourrait me suivre, et que je pourrais suivre, toute ma vie. Et même si ce n’est pas ce groupe… J’apprends l’essentiel, l’important : vivre en collectif (voir les bilans des 7 et 8 avril). Rester en contact avec mon intériorité, tout en étant entourée. Connecter avec tous ces différents mondes, cachés derrière une gangue de peau et de visages. Adopter une posture droite, équilibrée, entre affirmation et compromis. Naviguer, faciliter, écouter, proposer, structurer, donner…

Je construis cette posture qui me servira dans tous les groupes. Qui ne cessera de s’affiner bien sûr, se corriger, s’adapter à la culture familiale. En tout cas, j’ai cette confiance en moi : je suis capable de m’épanouir dans le collectif. Et ça me donne tellement de sécurité pour l’avenir. Car l’avenir sera collectif, ou ne sera pas. L’avenir sera interdépendant, ou ne sera pas.

3. La forte volonté d’inspirer par l’exemple et le vécu

Dans la famille berbère qui m’a accueillie, la transmission se fait par peu de mots. Le plus important est l’exemple. Le plus jeune, Mouhad, observe tout attentivement. Et il reproduit. Il teste, et garde ce qui lui convient. J’en garde deux notions précieuses…

  1. Tout ce que je fais peut être imité. Peut être vu comme un exemple, une référence. Alors, ça m’aide à poser de la conscience sur l’exemple que je donne, ça me pousse à me discipliner sur le mode de vie que j’inspire ! Et à voir mes actions du quotidien comme le meilleur moyen de transmettre, bien avant les mots. Seulement, je peux aider à rendre visible ce quotidien, mon quotidien : j’ai donc envie de documenter ce que je vis. Non pas pour donner des leçons… Mais pour montrer ce que j’expérimente, et me laisser imiter, ou non.
  2. Je peux moi-même adopter cette posture d’enfant curieux qui apprend le monde. Observer finement, imiter, tester, expérimenter… Voir si ça me correspond, si je garde ou non. Et ma première professeure, je veux qu’elle soit grandiose, puissante, créative, surprenante. Ma première inspiration, c’est la nature.

4. Une patience ancrée

Je me suis rendue compte à quel point la posture d’une personne peut tout apaiser autour (et je vous recommande de lire le passage que j’ai écrit à ce sujet :10 avril – Imperturbable).

Et je me surprends, parfois, de plus en plus, à être cette personne-là. Qui ne se laisse pas emporter par le flot du stress ou de l’émotion. Qui prend du recul, et voit bien que “rien n’est vraiment urgent”. Qui reste droite, sereine. Comme un pilier dont l’ancrage pourrait déteindre sur les autres.

5. Émerveillement et gratitude pour la nature

Je ressens de l’émerveillement et de la gratitude pour la nature. Encore plus qu’avant.

Après avoir traversé tant de désert… Je prends pleinement conscience du cadeau de l’eau. Là où coule l’eau, coule l’abondance. J’intègre aussi, encore davantage, l’adaptabilité et la puissance de la nature. Qui sait maintenir la vie même au cœur du désert. Là où le soleil brûle, où le sable s’étend à perte de vue, où l’eau ne tombe plus du ciel… La vie est toujours là. Même là.

Alors, de retour en France, je veux m’émerveiller encore plus qu’avant sur cette nature autour de moi… Et en moi. Cette nature qui, pour moi, est tellement plus que la faune et la flore. C’est ces petits instants magiques, tellement bien fait, autour de nous. Cette herbe qui se redresse lentement derrière nos pas, comme une respiration. Cette feuille vert vif qui émerge d’une graine ou d’un bourgeon, au printemps. Cette groseille à la peau translucide, qui semble enfermer un monde entier, minutieux…

6. L’intensité du simple essentiel.

Par extension, je garde l’essentiel comme direction. La simplicité comme besoin. Car j’ai vu comme, à l’échelle d’une vie, se contenter de l’essentiel, dans toute sa richesse, est source de bonheur. Je continue donc à cultiver cette capacité à voir la magie dans les détails du quotidien. À faire quelques pas de recul, dans un jour comme les autres, pour nommer ce qui se passe aujourd’hui. Pour me dire simplement… Waouh, la vie est belle.

Je continue à apprécier pleinement ces cadeaux les plus simples de la vie : un diner improvisé avec les colocs, les éclats de rire sur l’oreiller, le camélia fleuri sur la terrasse, une tisane sous un rayon de soleil, une danse avec quelqu’un que j’aime, une graine qui prend vie au potager…

C’est dans ces moments les plus quotidiens, les plus organiques, que se trouve le bonheur. J’en suis persuadée, et je le vis chaque jour depuis plus d’un an.

Voilà, ma tentative pour synthétiser par des mots la richesse d’une expérience de vie. Alors, ça vous parle ?

📖 Pour vivre le voyage avec moi, jour par jour, découvrez mon journal de bord : Le vivre-ensemble face au changement climatique : retour d’expérience en terre berbère.

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