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L’Hôtel de la Cronce : le tiers-lieu qui n’appartient à personne

Hotel de la Cronce - couverture de l'article, texte écrit sur une photo de la porte d'entrée

La semaine dernière, j’étais à l’Hôtel de la Cronce 🏠 Comme son nom ne l’indique pas, c’est un habitat collectif et tiers lieu rural, situé à Chastel, en Haute-Loire (43).

Présentation de l’Hôtel de la Cronce, en Haute-Loire

Nom : Hôtel de la Cronce

🧭 Raison d’être : « Ici, nous combinons harmonieusement la vie quotidienne, l’expérimentation d’un mode de vie plus naturel, les événements culturels dans un cadre collectif et chaleureux, mais aussi la gouvernance partagée. »

📍 Localisation : à Chastel, à la frontière de la Haute-Loire et du Cantal.

👥 Nombre de personnes : 6 + 2 chiens, 1 chat et 2 moutons. Iels cherchent d’autres habitant.e.s !

🏡 Exemples d’espaces : une grande maison commune où chaque personne a sa chambre privée, et des terrains extérieurs avec un bois, un potager et une grange pour organiser le concert annuel.

🛌 Opportunités d’accueil : séjour possible lorsqu’il y a de la place, stages sur les dômes géodésiques organisés par un des habitant.e.s.

💰 Modèle économique : Il n’y a pas d’activités économiques sur le lieu. Il n’y en a pas besoin pour le moment. Cela permet donc une organisation très simple et organique : chaque personne paie une « adhésion » mensuelle (comprenant le loyer, les charges et les frais de l’association) et une cotisation pour les courses. Le lieu appartient à une association, ce qui l’extrait des logiques de spéculation, d’actionnariat et de propriété. Les activités du lieu sont portées par l’association et sont bénévoles.

💡 L’idée à emporter : l’organisation d’événements récurrents pour créer du lien et de belles habitudes de partage dans le village. La soirée pizza chaque semaine, 1 concert chaque année, et bientôt des soirées jeux hebdomadaires.

« C’est beau comme ça n’appartient à personne », me raconte une habitante. Ça n’appartient à personne, et donc à tout le monde… Elle parle du bâtiment, mais aussi du projet dans son ensemble. Elle me partage se sentir bien grâce à l’horizontalité qu’elle ressent dans les discussions, les décisions et le quotidien.

Un modèle juridique et économique bien particulier

💡 Le collectif porte un engagement politique dans sa structure juridique assez rare dans le monde des écolieux : l’Hôtel de la Cronce appartient à 100 % à une association (quand la plupart des écolieux ont une structure de type « Société », comme une SCI ou SAS coopérative). Ainsi, le bâtiment se libère des enjeux de propriété humaine, des dynamiques d’actionnariat et des risques de spéculation. Personne ne peut décider de vendre le lieu.

Les activités associatives

Il n’y a pas d’activités économiques portées par l’association de la Cronce.

Ainsi, les activités sont portées à l’élan par les personnes présentes :

  • 🎤 1 concert par an,
  • 🍕 1 soirée pizza par semaine,
  • 🌱 engagement associatif dans le village,
  • 🎲 bientôt des soirées jeu de société,
  • 🧑‍🍳 un labo de transformation disponible pour une activité professionnelle !

D’autres activités occupent les habitant.e.s de l’hôtel (qui n’en est plus un, vous l’aurez compris).

  • Les travaux de rénovation ;
  • L’expérimentation d’un mode de vie plus naturel et de la gouvernance partagée ;
  • Le potager ;
  • Les activités de chaque personne.

Les travaux prennent pas mal de temps et de ressources. Par ailleurs, le collectif rencontre quelques freins à son engagement territorial. Aujourd’hui, l’Hôtel de la Cronce reste donc majoritairement un lieu de vie, avec quelques activités associatives, avant un lieu d’engagement (c’est mon avis subjectif, et sans jugement !).

La gouvernance de cet écolieu rural

Une quête d’horizontalité

  • L’association est collégiale — c’est-à-dire qu’il n’y a pas de président.e. Toustes les habitant.e.s sont co-président.e.s.
  • Les décisions sont prises à l’objection : si un.e résident.e permanent.e met son véto, la décision n’est pas prise (à moins de trouver un ajustement qui lève l’objection).

Une organisation simple et fluide

Globalement, l’organisation collective fonctionne de manière assez organique et fluide. Pas besoin d’une myriade d’outils ! Pas de météo, de design de réunion ou de gestes de coopération. J’observe plutôt une attention partagée à garder le temps, avec une belle d’écoute et une répartition équilibrée de la parole… Tout cela semble assez organique et naturel.

Mais ça n’a pas toujours été comme ça, m’explique Julie : il y a eu des discussions houleuses par le passé. Cela a mené à :

  • ☝️ Poser une règle : l’interdiction de couper la parole ;
  • ✌️ Créer le rôle d’animateurice de réunion (tournant à chaque réunion), qui recadre les échanges, peut reformuler, etc.
  • 🫶 Et plus récemment, la création d’une réunion « partage de ressentis » une fois tous les 3 mois. Lors de cette réunion, il reste des freins pour que chaque personne se sente suffisamment à l’aise pour s’exprimer avec honnêteté, et pour recevoir les partages des autres avec sérénité. Aujourd’hui, la bienveillance les amène souvent à enrober les partages… Et donc s’exprimer à demi-mot ! Le groupe envisage donc de faire appel à une personne externe pour de la médiation lors des réunions de ressentis.

Les réunions collectives

  • 1 réunion opérationnelle par semaine : 1 h.
  • 1 réunion Ressentis tous les 3 mois. L’objectif est de partager comment chaque personne se sent dans le projet, dans la maison et dans l’association. Le groupe a instauré ce rituel récemment, suite à un conflit et le départ d’une personne.
  • 1 réunion Objectifs et projets tous les 6 mois. On y inscrit toutes les idées, les envies, les besoins, sans censure ni discussion. Ensuite, chaque personne pourra porter un des projets lorsqu’elle en aura l’élan. Dans ce cas, elle amènera le sujet en réunion pour valider les conditions avant de se lancer dans le concret !
  • Des réunions exceptionnelles quand il y a besoin.

Alors, que t’inspire cet habitat associatif et rural ? Raconte-moi en commentaires !

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