Google, c’est 90 % des parts de marché des moteurs de recherche, en France, en 2022. Donc, son impact environnemental est… Plutôt important (pour ne pas dire, énorme). Comme toutes les multinationales, ce mastodonte du web se vante d’adopter une stratégie RSE ambitieuse. Au programme, neutralité carbone et énergies renouvelables. Derrière les belles promesses green, que se cache-t-il vraiment ? Greenwashing, ou réel engagement ? Décryptons l’empreinte carbone de Google !
La stratégie RSE du premier moteur de recherche mondial
Internet pollue, mais c’est pas faute d’essayer d’arrêter ! La direction de Google met en place une stratégie RSE pour le moins ambitieuse. Réelles valeurs écologiques ou crainte de perdre des parts de marché ? La démarche n’est peut-être pas sincère, mais les efforts sont réels.
Une longue stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) formalise les engagements de cette multinationale. Ainsi, le mastodonte du web s’engage à « décarboner [sa] consommation d’énergie avec l’objectif de fonctionner partout à l’énergie sans carbone, 24 h/24 et 7 j/7, d’ici 2030. » Par ailleurs, le site de Google met en avant une démarche d’économie circulaire et de préservation des ressources en eau.
Et en chiffres ? L’entreprise est « neutre en carbone » depuis 2007. Une formulation pouvant porter à confusion : la neutralité carbone ne dit rien des réelles émissions de gaz à effet de serre (GES). Simplement, Google investit dans des énergies renouvelables, la plantation d’arbres ou autres projets pour compenser ses rejets. Une démarche loin d’être idéale… Mais c’est mieux que rien. La bonne démarche, en revanche, est de chercher à limiter ses émissions carbone à la source.
En chiffres : l’empreinte carbone de Google
Et Google le fait !
Si l’entreprise ne mentionne pas de stratégie de bilan carbone et réduction de ses émissions, les résultats semblent bel et bien là. Par exemple, les rejets GES de Google ont diminué de près de 24 % entre 1018 et 2020.
Par ailleurs, la multinationale améliore l’efficacité énergétique de ses data centers au fil des années.
Résultat ? 10 millions de tonnes de CO2e en 2020 : voilà l’empreinte carbone de Google. Enfin, c’est ce qu’ils disent…
Le réel impact carbone de Google : des engagements trop beaux pour être vrais ?
Mais, y aurait-il anguille sous roche ?
- D’abord, l’engagement de « fonctionner à 100 % d’énergie sans carbone d’ici 2030 » fait tiquer. La formulation est maladroite et porte à confusion. Aucune énergie, ni aucun bien ou service, n’est réellement « sans carbone » tout au long de son cycle de vie. De même, la neutralité carbone n’est qu’un calcul fictif pouvant détourner des réels enjeux.
- Ensuite, le bilan carbone de Google reste faramineux : 10 millions de tonnes de CO2e en 2020. Pour comparaison, l’activité humaine mondiale a émis environ 55,3 milliards de tonnes de CO2 en 2018.
- Enfin, Google est l’entreprise capitaliste par excellence. Par ses publicités et services, elle pousse à la surconsommation, à l’achat de neuf… Entrainant nécessairement une empreinte carbone monstrueuse. Le réel bilan CO2 de Google est certainement bien plus important que ce qui apparait dans leur rapport RSE. Le problème ? C’est difficile à évaluer… Et ça ne l’est pas !
Pour aller plus loin : apprenez à faire rimer écologie et technologie !
L’éthique et la vie privée sur Internet : Google et le capitalisme
Enfin, les utilisateurs formulent d’autres reproches, en particulier sur le respect de la vie privée. Si Google nous propose tant de services qualitatifs gratuitement, c’est qu’il a un business model bien particulier : collecter nos données personnelles, pour vendre de la publicité ultra-ciblée aux entreprises.
Et ça va loin : Google connait nos intérêts, nos petits maux du quotidien, nos rêves de changements de vie… Et n’hésite pas à s’en servir de manière lucrative.
Forcément, ça pose un problème éthique. Utiliser Google, c’est entretenir un modèle de société où les personnes se résument à un intérêt financier. Surfer sur Google, c’est encourager le profit à tout prix, c’est espérer que la technologie résoudra tous nos problèmes.
Est-ce vraiment le monde dans lequel nous voulons vivre ?
Avec son quasi-monopole sur la recherche internet, Google semble difficile à détrôner… Heureusement, l’entreprise met en place une stratégie RSE qui s’avère efficace. L’empreinte carbone de Google est en baisse depuis plusieurs années. Pourtant, de plus en plus d’internautes boudent le géant du web – par conscience des enjeux éthiques et de l’impact carbone de Google. Et pour cause, son modèle capitaliste et sa collecte abusive des données personnelles font froncer les sourcils. Et si d’autres solutions existaient ? Des alternatives écoresponsables germent, çà et là. Plus éthique, plus bas-carbone. RDV bientôt pour en savoir plus !